Le bruit se propage
Les incivilités liées au bruit dans le Vieux Cahors ont la vie dure. Elles se propagent et se renforcement mutuellement. Certains événements avalisés par la municipalité aggravent le problème.
Dans notre voisinage immédiat, nous avons sur l’année qui vient de passer dû traiter quatre cas dont deux particulièrement pernicieux et tenaces, de riverains « indélicats ». Du jamais vu dans ma longue carrière de citadine!
L’un d’entre eux a requis la mobilisation de plusieurs personnes dans le quartier, de la police, de la municipalité et du syndic de l’immeuble. Un personnage agressif et qui allumait ses enceintes surdimensionnées pour un immeuble ancien pour arroser tout le quartier de ‘techno’, et ce à toute heure de la journée et de la nuit.
L’autre était une famille trop nombreuse dans un petit appartement qui se croyait toute seule et tout permis, cris, agressions verbales et maltraitance d’animaux inclus. Problème complexe où le bruit n’est que la pointe émergée d’un iceberg de problèmes sociaux….. Cela n’empêche, on n’a pas à subir ce genre de tapages en tant que voisin.
Un troisième cas récurrent est celui de l’appartement vide en temps normal, mais loué sur les plateformes AirBnB et apparentées ou bien prêté à des amis ou membres de la famille pour des réunions et soirées. Nous avons eu droit à quelques week-ends à être réveillés plusieurs nuits d’affilée et devoir appeler la police.
Ensuite nous avons eu le personnage du jeune déscolarisé qui, à toute heure du jour et de la nuit nous partageait ses séances solitaires de Pink Floyd à fond, les fenêtres grandes ouvertes.
Nous avons le tapageur intermittent qui répond aux autres tapages. Son voisin l’amateur de Pink Floyd l’énerve ? Il rapplique avec une autre séance de musique encore plus forte avec enceinte ultra-performante.
Tout cela se cumule.
Ma famille et moi comptons les soirées à peu près paisibles et tranquilles sur les doigts d’une main depuis un an ! Même en saison basse et hivernale où l’on ferme fenêtres et volets.
J’ai eu des interactions personnelles avec tous les personnages mentionnés ci-haut. Tous sauf un ont eu des réflexes similaires : accuser les autres et justifier leur bruit par celui des autres.
L’interlocuteur de la famille nombreuse m’a dit une fois que le plus grand problème était bien le fou de la techno d’à côté. Et que de toute manière, comme nous allions avoir la prochaine séance des (désormais appelés) Mets Jeudis, pourquoi je me plaignais ?
Le techno-man en question m’a fait la même réflexion : il y a bien les soirées de type Nocturne des Halles avalisées par la mairie pourquoi il n’aurait pas le droit, lui, de faire du bruit?
Et puis il y a le tapageur-vengeur qui s’énerve quand je viens lui demander de cesser ses séances de discothèque intempestives parce que pour lui c’est une manière de se venger du bruit de l’Autre.
Les jours ou soirées suivant des événements de type soirées aux Halles ou Mets Jeudis à Cahors ont un effet délètère sur l’ambiance dans la ville. Je l’ai déjà noté dans un billet dédié aux Mets jeudis de cette année.
En ce mois d’août 2024, le réverbérations sonores des Mets jeudis n’ont pas manqué. Les tapageurs habituels se sont sentis dans leur bon droit et ont augmenté le volume dans les jours et nuits qui ont suivi l’événement….
La situation est ingérable et invivable!
Un individu ne peut pas faire face seul face à un tel phénomène. Il sera nécessaire que la municipalité et les autres autorités agissent pro-activement sur le problème.
La conséquence de toute inaction municipale est simple : le centre historique va continuer de se vider de ses habitants. Le joli Vieux Cahors sera définitivement une coquille vide faite de jolies façades mais totalement dévitalisée. C’est cela que veut la municipalité ?
Quelques axes d’action suggérés pour la mairie de Cahors :
Des campagnes d’information régulières sur la législation sur le bruit auprès des habitants ainsi que des contrôles réguliers des agents de la municipalité y compris – voire surtout – la nuit.
Le Centre d’Information sur le Bruit dans une brochure dédiée aux bruits de voisinage propose de nombreuses pistes pour les municipalités. Entre autres, nous apprenons dans ce document que :
« De nombreuses communes ont décidé de mettre en place des campagnes d’affichage afin de rappeller aux riverains et aux touristes des principes généraux de bonne conduite et de civilité. »
Selon ce document, le maire peut aussi
« engager des actions d’information et de sensibilisation afin d’inciter les concitoyens à respecter quelques règles simples de savoir-vivre et le cas échéant à modifier leurs comportements »
Il sera aussi impératif pour la mairie de revoir sa politique en matière d’événements et d’animations.
Il y a un devoir d’exemplarité : les événements autorisés par la mairie doivent respecter les normes et la législation sur le bruit. Il y a trop d’événements en été qui ne respectent pas ces normes. Il faudra réduire le nombre d’événements, insister sur leur qualité et sur le respect de normes en matière de tranquillité publique et de nuisances sonores.
Il est nécessaire de planifier les événements en cohérence avec d’autres objectifs poursuivis comme la préservation du patrimoine (les murs de maisons médiévales qui tremblent à cause d’enceintes surdimensionnées, ce n’est pas sérieux !), la préservation d’un centre-ville vivant avec des habitants dedans qui ont envie d’y vivre, et la réputation de la ville comme un lieu de culture de qualité.
Alors c’est pour quand Monsieur le Maire ?